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Géraldine Py & Roberto Verde
| 2009 |
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Peut-être convient-il d’écrire une conversation entre nous deux, deux têtes, deux pensées, quatre mains, une multitude d’idées et un seul travail.
Une fascination pour le réel, une envie de mettre de la vie dans tout ce que le regard déniche, la conquête de l’inutile par des choses simples, la simple volonté régressive de retrouver la notion d’émerveillement, appréhender le monde en inventant des fables, collaborer avec les choses, travailler leur sens, un peu comme travailler les formes de la pensée, organiser un ordre improbable de circonstances, montrer leur irréversibilité, leur intermittence, leur « imprévisibilité », leur instabilité...Travailler avec simplicité et affection, avec la participation d’éléments naturels, faire de l’économie des moyens un critère et faire des moyens, un usage inopportun. Et peut-être conviendrait-il mieux d’écrire une conversation entre nos pièces, puisque ce sont elles qui resteront.
Des tuyaux qui s’entortillent, des pinces de crabes pour les démêler ;
des édredons qui perdent leurs plumes, des octodons qui s’en font un nid ;
des crachats ratés, des balais pour les essuyer ;
une goutte qui tombe, un ventilateur qui la sèche ;
des estropiés qui tiennent en équilibre, une sculpture de compagnie pour les culbuter ;
une plaque de métal qui tombe, un lit de souris blanches qui s’élève ;
une pièce tomatée, des escargots qui viennent s’empiffrer ;
des octodons sur les touches d’un piano, des pets de papier-bulle qui s’imposent ;
un tronc d’arbre qui tousse, et le tas de sciure qui vibre encore ;
un meuble qui cherche son équilibre sur deux pieds, le fil d’une corde qui résiste ;
une pelleteuse qui s’éclabousse, un octodon qui fait sécher son linge ;
un drapeau blanc qui se ballade, le chiffon qui étouffe un cri,
un jeu sans fin.
L’un n’existe pas sans l’autre, les choses se perturbent pour mieux cohabiter, elles organisent des liens, des fils de bave dans l’atelier, tout rassembler en conservant la singularité de chacun. De deux édifices distincts s’échappent des idées qui se rejoignent, dialoguent de plus en plus, elles s’échangent leur propriétaire, les objets se « mimétisent », et maintenant, se rendre à l’évidence : faire exister ces choses sous le même toit, le temps qu’elles tiennent ensemble par complémentarité.
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